Le procès de l’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, poursuivie pour crimes contre l’humanité, a été, une nouvelle fois, suspendu ce mercredi, au motif que les personnalités ivoiriennes que la défense veut faire entendre comme témois, n’avaient pas été convoquées.
«Nous constatons avec regret que les témoins n’ont pas reçu les citations à comparaître», a annoncé le juge Boiqui Kouadjo, après une heure de débats, avant de promettre de tout faire pour que ces personnalités soient présentes «le 16 novembre prochain, mais après l’audition des témoins anonymes dont la comparution devra débuter le lundi 7 novembre».
Une procédure qui n’est pas du goût de la défense. «Voulons-nous que le procès se poursuive ou pas? Si nous voulons que ce procès continue, il faut que les acteurs des faits viennent. Il n’y aura pas d’autres solutions à part ça», s’est insurgé Me Ange Rodrigue Dadje, l’un des avocats de Simone Gbagbo.
«A partir du moment où ces personnes ont été citées, il revient à la Cour et au parquet général de prendre les meilleures dispositions pour que ces personnes puissent comparaître», a-t-il ajouté.
Au nombre des personnalités attendues, figurent l’actuel président de l’Assemblée nationale, ancien chef de la rébellion Guillaume Soro, l’ancien Premier ministre Jeannot Kouadio Ahoussou, l’ex-ministre Charles Koffi Diby, l’ex-patron de l’armée, le général Philippe Mangou, ainsi que le directeur général de la police nationale Brindou M’Bia.
La Cour d’assises d’Abidjan juge Mme Gbagbo depuis le 31 mai 2016, pour son implication présumée dans des tirs d’obus sur le marché d’Abobo, un quartier favorable à Alassane Ouattara – le rival de son mari à la présidentielle de novembre 2010-. Ce fait s’inscrit dans l’affaire de la sanglante répression des femmes d’Abobo et pour la participation présumée de Mme Gbagbo à une cellule de crise qui planifiait et organisait des attaques menées par des milices et des membres des forces armées proches du régime.