La décision de l’Union Européenne (UE) de procéder directement au payement des soldats burundais déployés en Somalie sans passer par Bujumbura, a été désapprouvée par l’Union Africaine (UA), qui a appelé vendredi, l’institution européenne à revoir sa stratégie.
« Nous rejetons fermement la récente décision de l’UE de différencier la procédure de paiement du contingent des forces burundaises déployées en Somalie », a indiqué l’UA dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion en fin de semaine dernière à Addis Abeba, de son Comité de coordination des opérations militaires.
Pour l’Union européenne, cette mesure était destinée à accentuer la pression sur le régime burundais, en évitant qu’il n’utilise cet argent à d’autres fins.
Très reconnaissant des efforts fournis par les casques bleus burundais dans la mission de onusienne de maintien de la paix en Somalie (Amisom), l’UA a invité l’UE, « à réfléchir d’urgence à une manière d’inverser une décision qui pourrait avoir des conséquences lourdes et négatives sur les opérations de l’Amisom, ainsi que sur les avancées sécuritaires réalisées en Somalie, notamment à l’approche des élections ».
Avec 5.400 soldats, le contingent burundais est le 2ème de l’Amisom, fort d’environ 22.000 hommes, dont les salaires sont financés par l’UE. Mais depuis plusieurs mois déjà, l’UE n’a pas versé à Bujumbura, les 5 millions d’euros mensuels destinés à payer ces casques bleus burundais en Somalie.
Selon une source diplomatique européenne, ces fonds seront engagés par l’UE dès que l’UA aura trouvé un moyen de payer ces militaires sans passer par Bujumbura. L’UE souhaite accentuer sa pression sur un pouvoir burundais qui refuse tout dialogue avec l’opposition et est asphyxié économiquement par des sanctions internationales.