A la reprise ce mercredi, du procès pour crimes contre l’humanité de l’ex-première Dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, le président de la Cour d’assises, le juge Boiqui Kouadjo, après avoir fait le constat de l’absence de l’accusée ainsi que de ses avocats, malgré les sommations, a décidé la poursuite du procès sans la présence de l’accusée.
D’après le récit du greffier de la Cour, Mme. Gbagbo a décliné la sommation qui lui a été transmise la veille, pour se présenter à l’audience prévue ce mercredi. «Je ne veux pas vous recevoir, je ne veux pas savoir de quoi il s’agit», aurait-t-elle répondu à l’huissier chargé de lui transmettre sa convocation dans sa cellule, selon le rapport de ce dernier, lu par le greffier du tribunal.
La loi donne le choix au président de la Cour de forcer l’accusé à être présent manu militari ou de se passer de l’accusé s’il estime que sa présence n’est pas nécessaire. Suivant les recommandations du procureur et des parties civiles, le juge a donc choisi de ne pas faire usage de la force. « C’est elle qui a décidé de ne pas comparaitre. On peut très bien se passer de sa présence. Elle s’est longuement exprimé, ses avocats aussi», a commenté le procureur Aly Yéo.
Le juge Kouadjo a alors commis d’office plusieurs avocats pour la suite du procès et a renvoyé la prochaine audience au 28 novembre.
«Nous n’allons pas comparaître à un procès où elle va se faire condamner sans éléments de preuve et sans que les acteurs des dits faits ne soient entendus», réagira plus tard sur une radio internationale, Me Rodrigue Dadié, l’un des avocats de Mme. Gbagbo.
L’ex-première Dame ivoirienne refuse de comparaitre depuis plusieurs séances, pour protester contre la non-comparution en tant que témoins, de plusieurs personnalités ivoiriennes, dont l’actuel président de l’Assemblée nationale et ancien chef de la rébellion, Guillaume Soro, l’ancien Premier ministre Jeannot Kouadio Ahoussou ou l’ex-ministre Charles Koffi Diby.