Malmené par une sévère crise économique, le Zimbabwe a procédé lundi au lancement de sa nouvelle monnaie qui, selon les autorités, devrait permettre de remédier au manque criant de liquidités qui asphyxie son économie.
Attendus depuis plusieurs semaines, les « billets d’obligation » et les « pièces d’obligation », du nom de la nouvelle monnaie, ont fait leur apparition dans les rues de la capitale Harare. Mais, il ont été aussitôt vivement contestés, dans un pays encore traumatisé par l’hyperinflation dévastatrice du début des années 2000.
Malgré une vaste campagne d’information officielle, la nouvelle monnaie suscite les pires craintes des Zimbabwéens. « Je vais accepter les paiements en +billets d’obligation+, mais la question est de savoir ce que je vais en faire car certains magasins les refusent », s’est inquiété un chauffeur de taxi.
En 2000, pour faire face à l’hyperinflation, le gouvernement du président Robert Mugabe, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 1980, avait abandonné sa devise. Privé de toute valeur, le dollar zimbabwéen a été remplacé par le dollar américain et le rand sud-africain.
Mais aujourd’hui, le pays se trouve à court de dollars et a décidé d’injecter des « billets d’obligation » pour tenter de relancer sa machine économique, au bord de l’assèchement. Dans l’immédiat, la Banque centrale a prévu de mettre en circulation l’équivalent de 12 millions de dollars sous forme de « billets et pièces d’obligation ».
Depuis l’annonce en mai dernier de son lancement, la nouvelle monnaie souffre d’un grave problème de crédibilité, qui a poussé nombre de Zimbabwéens à se ruer sur les guichets des banques pour en retirer les derniers dollars américains qui restaient.