Le Forum Africain d’Investissements d’Alger, ouvert samedi, a été marqué dès son ouverture par le départ précipité des membres du gouvernement, le premier ministre Abdelmalek Sellal en tête, dans un incident qui a déchaîné les critiques des médias algériens à la fois contre le gouvernement et les patrons algériens, accusés d’improvisation et d’amateurisme.
Outre la presse internationale qui s’en est donné à cœur joie sur l’organisation approximative de l’événement, les médias algériens ont également déploré un manque flagrant de professionnalisme, tant de la part des organisateurs que des membres du gouvernement.
Pour le site algérien TSA (Tout sur l’Algérie), Le Forum Africain de l’Investissement a été un « échec » total. En effet, le chef de gouvernement a quitté précipitamment la salle avec plusieurs de ses ministres alors même que le président du patronat algérien FCE, Ali Haddad venait d’entamer son discours.
D’après des sources concordantes, Abdelmalek Sellal aurait voulu protester contre l’attitude d’Ali Haddad. Ce dernier avait pris la parole alors que son tour n’était pas encore arrivé, grillant ainsi la politesse à plusieurs ministres dont le puissant ministre des affaires étrangères Ramtane Lamamra.
Ce dernier avait fait jouer tous ses réseaux africains pour réunir des personnalités de marque. Mais là encore, le résultat n’y était pas. L’absence du président de la Banque africaine de développement (BAD) a été ressentie comme un affront personnel par Lamamra.
Initialement destiné à vanter la capacité de l’Algérie à concrétiser son ambition africaine, ce Forum a eu l’effet inverse. Plusieurs personnalités ont exprimé le manque de coordination en interne entre le gouvernement et les organisateurs.
Partant, une extrapolation rapide a été faite sur la capacité de l’Algérie à développer des partenariats avec les autres pays africains, notamment suite à une série d’autres mésaventures de ce genre qui ont entravé par le passé le développement d’accords entre les pays d’Afrique et l’Algérie.
Cet incident illustre parfaitement l’ambition africaine d’une Algérie qui « tente de se tourner une nouvelle fois vers l’Afrique, sans aucune stratégie claire », commente TSA.