Démarré depuis le 30 novembre dernier,Le procès de l’ex-chef de la junte malienne, Amadou Haya Sanogo et ses 17 coaccusés, poursuivis pour implication dans l’assassinat d’une vingtaine de soldats en 2012, a été renvoyé au mois de février 2017, à la demande des avocats de la défense.
Donnant suite à une exception des avocats de la défense, alors qu’ils en avaient formulé une dizaine, le président de la cour a demandé de reprendre l’expertise des 21 corps des militaires tués et renvoyer le procès à la première session de la cour d’assises de l’année 2017. L’expertise des 21 corps de victimes, a été confiée au Laboratoire Merieux de Bamako, indiquent les avocats de la défense.
Au départ «c’est l’ambassade des Etats-Unis qui a été désignée comme experte. Une ambassade ne peut servir d’expert! Ne pouvant pas faire le travail, elle est allée confier le travail au FBI. Le FBI, ne pouvant pas faire le travail, est allé lui aussi sous-traiter à des experts portugais qui n’ont pas prêté serment devant les juges alors que la loi exige qu’ils prêtent serment devant les juges d’instruction. Dans ces conditions, les experts n’ayant pas prêté serment, n’étant pas connus, la cour a décidé que leur travail n’est pas bon », explique Me Cheick Oumar Konaré, avocat de la défense.
Le président de la cour a donc donné un délai de 45 jours pour refaire cette expertise, en la confiant au Laboratoire Merieux de Bamako.
Ce renvoi, selon les avocats de la défense, met en lumière la mauvaise organisation de cette assise. Ils entendent ainsi introduire une demande de liberté provisoire pour leurs clients au niveau de la chambre d’accusation, alors que cette demande avait été rejetée par la cour.