L’opposition au soudan a relancé ce dimanche, un mot d’ordre à une grève générale et une désobéissance civile pour cette journée du lundi 19 décembre, en guise de protestation contre les réductions de la subvention au carburant, et ce, malgré la récente mise en garde du président Omar El-Béchir contre toute manifestation de rue.
«Nous appuyons le peuple soudanais pour qu’il observe un mouvement de désobéissance civile le 19 décembre», a déclaré dans un communiqué, le parti d’opposition Oumma, dont la position est également partagée par le parti communiste soudanais.
L’appel a reçu, via les réseaux sociaux, le soutien des groupes de militants et divers acteurs de la société civile (journalistes, avocats, enseignants, pharmaciens), qui ont, dans la foulée, lancé une pétition en faveur de la grève.
Le mot d’ordre est également approuvé par le Mouvement de libération du Soudan (SPLM-N), une rébellion qui combat les troupes du régime soudanais dans les Etats du Nil bleu et du Kordofan sud, qui a ainsi appelé ses partisans à observer la grève.
La journée de ce lundi s’annonce donc tendue dans le pays, où le président Omar el-Béchir, avait prévenu en début de semaine dernière, que toute tentative visant à renverser son régime serait sévèrement réprimée.
«Nous avons entendu ces derniers jours des appels à renverser le régime lancés par des personnes cachées derrière leurs claviers… Nous leur disons: Si vous voulez renverser le régime, faites-nous face directement dans la rue (…) Ce régime ne sera pas renversé par des claviers et l’application Whatsapp», avait prévenu le président Béchir, devant des partisans rassemblés à Kasala, dans l’est du pays.
Plusieurs manifestations ont eu lieu ces dernières semaines au Soudan contre la hausse de 30% des prix à la pompe de l’essence et du diesel annoncée début novembre et la dépréciation de la livre soudanaise, entraînant une augmentation des prix de nombreux produits, notamment des médicaments. Ces rassemblements ont été rapidement étouffés par la police anti-émeute. Fin novembre, une grève de trois jours avait été partiellement suivie.