Malgré les violences meurtrières qu’a connues la République Démocratique du Congo (RDC) ce mardi 20 décembre, au lendemain de la fin officielle du mandat du président Joseph Kabila, les discussions directes entre les signataires de l’accord d’octobre dernier et l’opposition qui l’avait boycotté, reprennent ce mercredi dans la capitale, Kinshasa, sous la médiation des évêques catholiques.
Ces discussions avaient été suspendues samedi dernier, pour permettre aux évêques de se rendre au Vatican pour une audience avec le pape.
L’annonce de la formation d’un gouvernement « ne change rien» et les travaux reprennent demain (mercredi) et « nous devons faire vite… Le dialogue a encore son objet. Les évêques savaient que ce gouvernement devait être publié. Le président Kabila avait indiqué que le pays devait fonctionner, mais il est resté ouvert aux conclusions qui devraient sortir des négociations directes que les évêques encadrent, quitte à effectuer toute modification nécessaire du gouvernement après», a affirmé mardi l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général adjoint de la Conférence nationale épiscopale du Congo (Cenco).
« Nouveau gouvernement ou pas, nous serons au dialogue. Nous ne sommes pas allés au dialogue pour un gouvernement. Nous devons régler le problème de la légalité et de la légitimité des institutions et organiser des élections pas plus tard que l’année prochaine», a martelé pour sa part, Lisanga Bonganga, membre du Rassemblement, principale plate-forme de l’opposition constituée autour de l’opposant historique Etienne Tshisekedi.
De profondes divergences persistaient entre les composantes aux discussions directes, principalement sur le rôle du président Joseph Kabila et les limites de ses pouvoirs après la fin de son mandat constitutionnel, mais aussi sur la date des prochaines élections.
Ce mardi, sur un mot d’ordre de désobéissance pacifique lancé par l’opposition, après l’annonce du nouveau gouvernement et la fin du mandat de Kabila, des manifestions ont éclaté dans plusieurs villes du pays, dont la capitale Kinshasa. La répression policière qui a suivie, a fait selon l’ONU, une vingtaine de morts et plusieurs blessés dans les rangs des civils, un bilan que conteste le pouvoir en place.