Le président gambien Yahya Jammeh qui continue à rejeter sa défaite électorale au scrutin présidentiel du 1er décembre, vient d’annoncer qu’il n’entendait pas quitter le pourvoir, au terme de son mandat, le 18 janvier prochain.
Alors que les pressions fusent de toute part, et la désignation récemment par l’Union Africaine d’un nouveau médiateur en la personne du président nigérian Mouhamadou Buhari, pour faire entendre raison au président sortant Jammeh, celui-ci a déclaré ce mardi sur la télévision publique, que «le ne suis pas un lâche. On ne peut pas intimider ou violer mes droits. Telle est ma position. Nul ne peut me priver de la victoire à l’exception d’Allah le Tout-Puissant ».
Il a même fustigé la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a annoncé ce week-end, qu’elle prendrait toutes les mesures nécessaires pour que le résultat de la présidentielle en Gambie soit respecté.
«Avant même de venir, ils avaient déjà déclaré que Jammeh devait partir. Je ne partirais pas», a-t-il martelé, en faisant allusion à la médiation de la CEDEAO.
Du côté de l’opposition, l’on essaie de jouer la carte de l’apaisement, en ménageant le président Jammeh, en vue, peut-être, de le rassurer, quant à sa vie poste-présidentielle.
«Il n’y a aucune indication de menace ou de nécessité de menace de poursuites contre le président sortant, Yahya Jammeh… La coalition et le président élu Adama Barrow n’ont jamais rien indiqué qui puisse être considéré comme une menace contre le président sortant», a souligné hier mardi, le porte-parole de l’opposition, Halifa Sallah, dans un entretien à la presse étrangère.
«Chaque Gambien, y compris Yahya Jammeh, a droit à la liberté de mouvement, y compris celle de se déplacer n’importe où en Gambie et celle de quitter le pays», a ajouté Halifa Sallah, précisant que «le président Barrow a dit qu’il allait traiter le président sortant Yahya Jammeh comme un ancien chef d’État et le solliciterait pour des conseils après son départ du pouvoir».
Et le porte-parole de conclure qu’«il y a eu certainement des crimes en Gambie… mais si nous ne privilégions pas une solution négociée, évidemment le coût à payer pourrait être beaucoup plus important».