L’embargo sur les armes au Soudan du Sud, pourrait être au cœur des débats d’une réunion ce vendredi, du Conseil de sécurité des Nations unies, mais le vote de la résolution risque de ne pas être facile, voire être impossible.
En effet, Washington soutenue par Paris et Londres, estime urgent de couper les possibilités d’approvisionnement du Sud Soudan en armes, affirmant que des atrocités de masse sont sur le point d’être commises dans ce pays. «C’est clairement la bonne chose à faire pour limiter le nombre d’armes entrant dans ce pays déjà inondé d’armes… Les signaux d’un glissement vers un possible génocide sont là», argue l’ambassadeur britannique auprès de l’ONU, Matthew Rycroft.
Mais la position américaine ne convainc pas tout le monde, notamment la Russie, la Chine, le Japon, la Malaisie, le Venezuela et les trois membres africains non permanents du Conseil de sécurité, l’Angola, l’Egypte et le Sénégal, qui y ont émis de sérieuses réserves.
«Si nous ne réussissons pas à agir, le Soudan du Sud sera sur une trajectoire qui le conduira à des atrocités de masse », avait pourtant insisté le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, en début de semaine, appuyant ainsi l’appel américain.
Le texte prévoit une interdiction d’une année de « l’approvisionnement, la vente ou le transfert d’armes et de matériels équivalents de tous types, dont des armes, munitions, véhicules militaires et équipements, ainsi que des pièces détachées ». La résolution mettrait également sur la liste noire, le chef des rebelles Riek Machar, le chef de l’armée Paul Malong et le ministre de l’Information, Michael Makuei. Ceux-ci verraient leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis gelés et seraient confrontés à une interdiction de voyager.
La crise qui touche la plus jeune nation du monde, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts et plus de 2,5 millions de déplacés. Le pays est devenu indépendant en 2011, bénéficiant d’un fort soutien des Etats-Unis.