Le président sortant de la Gambie, Yahya Jammeh qui refuse de quitter le pouvoir, malgré sa défaite au scrutin présidentielle du 1er décembre dernier, a reçu le soutien de son armée qui vient de lui réaffirmer sa fidélité et sa loyauté, le confortant ainsi dans sa position, ce qui complique davantage les choses dans le pays.
«Puis-je saisir cette occasion pour exprimer à nouveau à Votre Excellence, l’assurance de la loyauté indéfectible des Forces armées gambiennes», dixit le général Ousman Badjie, chef d’état-major de l’armée gambienne, dans une lettre adressée au président sortant et reprise mercredi par un journal proche du pouvoir.
Cette allégeance des forces armées au président sortant Jammeh, qui avait pourtant reconnu sa défaite avant de rejeter les résultats du vote, résonne pour certains observateurs, comme une réponse à la menace d’une intervention militaire en Gambie, brandie dernièrement par la communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Cette évolution annonce des jours sombres dans ce petit pays d’Afrique de l’ouest, à quelques jours de la prise de pouvoir du nouveau président élu, l’opposant Adama Barrow.
En effet, Yahya Jammeh avait vivement réagi à la décision de la Cédéao de placer des forces militaires en état d’alerte, au cas où il refuserait de quitter le pouvoir, jugeant qu’il s’agissait d’une déclaration de guerre.
Le week-end dernier, les forces de sécurité gambiennes ont fermé trois stations de radio privées installées près de Banjul, la capitale, une mesure interprétée par les partisans d’Adama Barrow, comme une censure pour les empêcher de diffuser leur position et leurs annonces.