Une délégation de quatre chefs d’état des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CÉDÉAO), est attendue à Banjul, la capitale de la Gambie, où la crise politique s’est accentuée par la persistance du président sortant, Yahya Jammeh de s’accrocher au pouvoir, malgré sa défaite au dernier scrutin présidentiel.
Après avoir reçu le soutien de l’armée, le président Jammeh qui a ordonné la fermeture de certains médias et rappelé les ambassadeurs frondeurs, semblé bien résolu à se maintenir à la tête de la Gambie, une situation inquiétante, qui justifie l’envoi dans les prochains jours d’une nouvelle mission des chefs d’Etat ouest-africains à Banjul.
Les Etats d’Afrique de l’Ouest, qui appellent Yahya Jammeh à céder le pouvoir en Gambie, ont annoncé ce lundi, à l’issue d’un sommet extraordinaire consacré à la Gambie, qu’ils enverraient une nouvelle mission à Banjul, où Jammeh a limogé son ministre de la Communication ainsi que douze ambassadeurs qui avaient félicité le président élu Adama Barrow.
Déjà ce week-end, les chefs d’Etat africains, présents à Accra pour l’investiture du nouveau chef de l’Etat ghanéen, avaient tenu une réunion, en marge de l’événement, pour réfléchir sur la situation en Gambie, pays anglophone d’Afrique de l’Ouest de moins de deux millions d’habitants.
Mais comme annoncé par le porte-parole du président nigérian, Muhammadu Buhari, médiateur désigné de la CEDEAO, dans la crise gambienne, aucune «décision importante» n’a été prise lors de cette réunion.
Depuis sa volteface le 9 décembre dernier, soit une semaine après avoir reconnu sa défaite à la présidentielle et félicité le vainqueur, l’opposant Adama Barrow, le président sortant Jammeh ne cesse de recevoir les pressions de la communauté internationale, pour faire respecter le verdict des urnes.
L’Union Africaine est même allée jusqu’à brandir la menace d’une intervention militaire dans le pays, si Yahya Jammeh, qui dirige d’une main de fer, son pays depuis 22 ans, ne cédait pas le pouvoir.