Après des mois d’intense lobbying aux quatre coins de l’Afrique et une offensive diplomatique déterminée, le Maroc a réussi à réintégrer l’Union Africaine (UA) lundi à Addis-Abeba, un retour arraché à une large majorité qui tarduit le soutien dont bénéficie le royaume en Afrique en dépit de l’opposition de l’Algérie, éternelle rivale du Maroc dans l’affaire du Sahara.
Sur les 54 pays membres de l’UA qui ont participé au vote, une large majorité de 39 Etats membres s’est prononcée pour la réintégration du Maroc au sein de l’UA. Pour Rabat, cette victoire, bien qu’attendue, marque le début d’une nouvelle ère pour l’UA.
Fort de la présence du Maroc, le cénacle africain pourra s’atteler aux sujets cruciaux du Continent. Il s’agit en premier lieu de la réorganisation de l’UA. L’organisation panafricaine traîne actuellement la mauvaise réputation de piètre gestionnaire.
Les observateurs lui reprochent de nombreuses défaillances, dont celle relative à ses sources de financements qui dépendent pour les trois quarts de pays et d’organismes étrangers à l’UA. En réintégrant l’UA, le Maroc, adossé à une expertise éprouvée dans le domaine de l’investissement et des financements, pourra participer à la réorganisation de l’UA.
Le second point concerne l’exclusion de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) de l’UA. Cette supposée république qui n’est pas reconnue par l’ONU et qui réclame l’indépendance des territoires sahariens du Maroc, est désormais en porte-à-faux.
Pendant plus de quatre décennies, la RASD a bénéficié du soutien diplomatique, financier et militaire de l’Algérie. Une situation qui a été imposée à une large majorité de pays de l’UA qui ne reconnaissent pas cette république théorique autoproclamée par le Polisario en 1976.
Avec la récente réintégration du Maroc au sein de sa famille africaine, le sort de la république du Polisario au sein de l’UA est désormais fortement compromis.