Les six journalistes ivoiriens interpellés et incarcérés dimanche dernier par la gendarmerie à Abidjan, ont été libérés ce mardi. Ils étaient accusés d’avoir diffusé de fausses informations, en lien avec la récente mutinerie des forces spéciales d’Adiaké.
Vamara Coulibaly, Yacouba Gbané et Franck Bamba Mamadou, respectivement directeurs des quotidiens ivoiriens l’Inter et Soir Info, du Temps et de Notre Voie, ont été inculpés «d’atteintes à la sureté de l’Etat, à l’incitation des militaires à l’insoumission et à la rébellion», a déclaré le responsable du Syndicat de la presse privée de Côte d’Ivoire, Guillaume Gbato. Ces inculpations concernent également leurs collaborateurs, Hamadou Ziao (rédacteur en chef de l’Inter), Jean Bédel Gnago (Soir info) et Ferdinand Bailly (Le temps), arrêtés au même moment.
Au lendemain de leur arrestation, le procureur de la République affirmait dans un communiqué lu à la télévision nationale, que «relativement aux récents mouvements d’humeur des militaires […] il nous est donné de constater que certains organes de presse divulguent de fausses informations de nature à inciter les soldats à la révolte», une accusantion a qui a été naturellement rejetée par les accusés.
«Nous ne nous reconnaissons pas dans ces accusations, nous sommes un journal indépendant et nous n’avons pas de parti pris», avait rétorqué Félix Bony.
La relaxation de ces journalistes a été saluée par les organisations professionnelles de la presse ivoirienne qui demeurent néanmoins, dubitatives quant à l’existence d’une vraie liberté de presse en Côte d’Ivoire.
«L’APE-CI reste préoccupée par la situation des conditions d’exercice du métier de journaliste en Côte d’Ivoire, car les confrères demeurent toujours poursuivis par la Justice », ajoute l’association qui demande l’abandon total des poursuites engagées contre ces journalistes.