Des milliers de Burundais, majoritairement partisans du pouvoir en place au Burundi, ont manifesté ce week-end dans la capitale Bujumbura et dans plusieurs localités du pays, contre les pourparlers de sortie de crise qui ont débuté en fin de semaine à Arusha (Tanzanie).
Les organisations proches du pouvoir burundais, et qui ont appelé aux manifestations de ce week-end, s’insurgent contre les pourparlers entre le pouvoir burundais et l’opposition, qui se déroulent à Arusha, sous la médiation de l’ancien président tanzanien, Benjamin Mkapa.
« Nous avons organisé cette ‘’marche pour la paix’’ pour demander (…) au gouvernement du Burundi de ne pas cautionner les résultats du dialogue interburundais d’Arusha auquel participent les ennemis de la démocratie », a lancé un des organisateurs, Gilbert Bécaud Njangwa. Figure de la société civile proche du pouvoir, il a accusé l’opposition d’avoir « préparé et organisé l’insurrection qui a commencé en 2015 et la tentative de coup d’Etat du 13 mai 2015 », en référence aux manifestations contre le 3e mandat du président Pierre Nkurunziza, dont la répression dans le sang avait débouché sur une tentative de putsch.
Une position déplorée dans le pays, notamment par le corps diplomatique présent à Bujumbura. « Cette manifestation, qui est sans doute orchestrée par le pouvoir, est un signal de plus pour dire à la communauté internationale qu’il n’y a rien à espérer du dialogue qui se tient à Arusha », a regretté un diplomate en poste au Buurndi.
Le Burundi est plongé dans une grave crise depuis l’annonce de la candidature en avril 2015 de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, que ses opposants jugent inconstitutionnel, puis son élection en juillet suivant. Les violences ont fait plus de 500 morts et poussé près de 400.000 personnes à fuir le pays. A ce jour, l’opposition dans le pays conteste toujours la validité du 3e mandat controversé du président Nkurunziza.