La société pétrolière française, TOTAL, a annoncé ce lundi, vouloir de se réparer d’une bonne partie de ses actifs sur le marché pétrolier gabonais. Ainsi, le géant français va céder environ 350 millions de dollars d’actifs au franco-britannique Perenco, soit près d’un quart de ses capacités de production au Gabon (13.000 barils sur 58.000 barils en quote-part du groupe).
Total vend ainsi « la société Total Participations Pétrolières Gabon (TPPG), qui détient des intérêts dans 10 champs pétroliers, ainsi que des participations dans cinq autres champs et dans un réseau de pipelines détenus par Total Gabon », a détaillé le groupe.
Cette annonce intervient dans un contexte tendu dans le pays. Le secteur pétrolier, principale ressource économique du pays, vacille, et Libreville affiche une volonté de « diversifier » son économie. Dans cette atmosphère, se susurre le départ pur et simple de Total, présent dans le pays depuis plus de 85 ans, et du major anglo-néerlandais, Shell.
L’ancien ministre du Pétrole Etienne Dieudonné Ngoubou, récemment révoqué et placé en détention pour détournement de fonds présumé, avait démenti ces rumeurs de départs, lors d’une conférence de presse à Libreville.
Le Gabon, cinquième producteur d’or noir en Afrique sub-saharienne, a connu son pic de production en 1997 à 18,5 millions de tonnes. Mais depuis, le pays est sur une pente descendante, avec moins de 12 millions de tonnes pompées chaque année, selon les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Ce mouvement est « inquiétant pour le gouvernement gabonais, car le pays est très dépendant des revenus pétroliers », note Francis Perrin, président de Stratégies et politiques énergétiques. Cette perte de vitesse du pétrole gabonais s’explique, selon lui, par « le déclin naturel des champs matures, dont l’exploitation a commencé il y a plusieurs dizaines d’années ».