La justice sud-africaine a interdit au jeune leader de l’opposition radicale de gauche, Julius Malema, fondateur des Combattants pour la liberté économique (EFF), de renouveler publiquement ses appels à l’appropriation de force de terres du pays au profit de la majorité noire, sous peine d’être arrêté.
Saisie par AfriForum, un groupe de pression proche des fermiers blancs, un tribunal de Pretoria a interdit ce mardi, à Malema de répéter ces discours et prévenu qu’il pourrait être arrêté s’il violait cette décision, selon les médias locaux.
Lors de ses meetings et autres rencontres avec ses partisans, Julius Malema prônait régulièrement, « l’expropriation des terres sans compensation », au nom de la transformation de l’économie issue de l’apartheid.
« Nous allons prendre nos terres, peu importe comment. C’est devenu inévitable », avait lancé Malema en novembre dernier, soutenant que « ce sont les terres qui nous ont été prises de force par les Blancs par un génocide ».
La semaine dernière, les EFF proposaient un projet d’amendement au parlement, visant à autoriser l’expropriation des terres sans compensation, mais le gouvernement a voté contre.
Selon le gouvernement, seuls 9,8% des terres cultivables du pays appartiennent à des Noirs, plus de vingt ans après la fin du régime raciste de l’apartheid dirigé par la minorité blanche en Afrique du Sud.
Début février, lors de son traditionnel discours annuel à la nation, le président Jacob Zuma a néanmoins reconnu qu’il serait « difficile, si ce n’est impossible, d’atteindre une vraie réconciliation tant que la question du partage des terres n’est pas résolue ».
Julius Malema, dissident de L’ANC, devenu l’un des farouches opposants à Jacob Zuma, a fait déjà l’objet de deux procédures pour « incitation à l’effraction » après avoir appelé la population à s’emparer des terrains agricoles inexploités dans le pays.