Le général sud-soudanais démissionnaire, Thomas Cirillo Swaka qui accuse le président Salva Kiir de « nettoyage ethnique », a annoncé mardi dans un communiqué, avoir créé un mouvement rebelle dénommé «Front national du Salut» (NAS).
Numéro deux de la division logistique au sein de l’état-major de l’armée du Soudan du sud, Thomas Cirillo Swaka appelle les Sud-soudanais à « se soulever et à renverser le régime Kiir’’, depuis son lieux d’exile qu’il n’a pas révélé.
Dans une lettre de démission, datant du 12 février, ce général avait accusé le président Salva Kiir de « nettoyage ethnique » et d’avoir transformé peu à peu, l’armée gouvernementale en une armée « tribale » de l’ethnie dinka, dont il est issu.
Swaka est lui aussi originaire de l’ethnie bari, et provient de la région Equatoria (sud), longtemps épargnée par la guerre civile mais qui a été ces six derniers mois, le théâtre de pires violences.
Selon ce dernier, le Front national du Salut « est convaincu que pour ramener la rectitude et la normalité au Sud Soudan, Kiir doit partir», ajoutant que Salva Kiir doit être « renversé par tous les moyens nécessaires ».
Réagissant à ce communiqué, le porte-parole de l’armée gouvernementale, Lul Ruai Koang a affirmé que la rébellion annoncée par l’ex-général est un « autre groupe armé qui ne verra jamais le jour ».
La démission de Swaka avait été suivie de celle du ministre du Travail et du directeur de la justice militaire. La réalité du soutien politique et militaire dont il dispose au Soudan du Sud et dans les pays de la région, reste inconnue car la déclaration de 17 pages annonçant sa rébellion n’est signée que par lui-même.
Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud vit au rythme d’une guerre civile débutée en décembre 2013. Cette guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 3 millions de déplacés, oppose principalement les troupes du président Kiir aux hommes de l’ancien vice-président, Riek Machar, issu de l’ethnie nuer.