Des militants du mouvement citoyen congolais «Ras-le-bol» ont manifesté mercredi, devant le siège de la compagnie aérienne publique «Equatorial Congo Airlines» (Ecair), pour réclamer que la lumière soit faite sur la gestion financière qui a conduit la société à la faillite depuis octobre 2016 suite à ses endettements.
« Il faut que les responsabilités soient établies et que les responsables de ce désordre financier répondent de leurs actes. Nous sommes là pour défendre les intérêts des Congolais… Voir cette compagnie fermée du jour au lendemain, sans qu’il n’y ait d’explications, sans qu’il y ait démission de la directrice générale, nous pensons que c’est trop», a déclaré Charlin Kinouani, coordonnateur adjoint du mouvement «Ras-le-bol».
Créée avec des capitaux publics par le gouvernement congolais en 2011, Ecair assurait à partir de Brazzaville, des liaisons intérieures vers Pointe-Noire et Ollombo, au centre du pays, mais aussi continentales, vers Libreville, Douala, Bamako ou Dakar. La compagnie avait même commencé à desservir des destinations hors d’Afrique, notamment Paris, Dubaï et Beyrouth.
Mais en octobre 2016, l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) a été obligée de suspendre toute fourniture de services de navigation aérienne à tous les vols d’Ecair, à cause des lourds endettements de la compagnie.
Ni la direction d’Ecair, ni le ministère congolais des Transports, ne se sont exprimés sur ce sujet depuis lors, laissant planer un flou total sur les circonstances de cet endettement.
« Ras-le-bol » est un mouvement citoyen, pacifique et non violent, créé lors de la campagne du référendum constitutionnel du 25 octobre 2015, pour s’opposer au changement de Constitution devant permettre au président Denis Sassou Nguesso de briguer un nouveau mandat en 2016. Une mission à laquelle le mouvement a échoué, puisque le « OUI » l’avait emporté avec une large majorité de 92,96% des voix.