La grande campagne de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, lancée au Nigéria par le président Muhammadu Buhari, continue de faire des victimes. La dernière en date est l’ex-directeur général de la Compagnie nationale (NNPC), Andrew Yakubu, qui a été inculpé pour blanchiment d’argent et fraude.
M. Yakubu comparaissait hier devant un tribunal à Abuja qui l’a placé en détention provisoire, jusqu’au mardi prochain. A cette date, le tribunal se prononcera sur une demande de mise en liberté sous caution.
Les accusations portent sur la découverte par la Commission des crimes économiques et financiers, de 9,8 millions de dollars et de 74.000 livres en espèces, dans une propriété lui appartenant, à Kaduna, dans le nord du pays. M. Yakubu a été inculpé pour avoir transporté illégalement ces montants en espèces et omis de publier l’intégralité de ses biens. Il a plaidé non coupable.
L’affaire Yakubu, qui a dirigé la NNPC entre 2012 et 2014 sous la présidence de Goodluck Jonathan, est la dernière d’une série d’actions judiciaires contre d’anciens hauts responsables du secteur pétrolier.
Une série qui a vu sombrer l’ancienne ministre du Pétrole du président Jonathan, Diezani Alison-Madueke. Il a été inculpée pour avoir détourné plus de 150 millions de dollars à la NNPC, dont les activités ont longtemps été perçues comme entachées d’opacité et de corruption.
Le président Muhammadu Buhari a été élu en mars 2015 sur la promesse de lutter contre la corruption endémique et le pillage des fonds publics par des responsables politiques et des fonctionnaires du pays. Une promesse électorale devenue aujourd’hui, une véritable bataille pour l’administration Buhari.