L’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, reconnu coupable de subornation de témoins, connaîtra sa sentence ce mercredi, devant la Cour Pénale Internationale (CPI) de la Haye. Ce verdict sera le premier du genre rendu par cette cour, pour un tel délit.
En octobre 2016, Jean-Pierre Bemba avait été reconnu coupable d’avoir corrompu 14 témoins, présenté de fausses preuves et sollicité la déclaration de faux témoignages. Il avait usé de cette pratique illégale, pour tenter d’obtenir un acquittement dans son procès pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
L’ancien chef de guerre congolais, ses avocats Aimé Kilolo et Jean-Jacques Mangenda, ainsi que le député du parti Mouvement de Libération du Congo (MLC), Fidèle Babala, et le témoin de la défense, Narcisse Arido, avaient versé de l’argent et donné des cadeaux à des témoins ou leur avaient promis une réinstallation en échange d’un faux témoignage devant la CPI.
Aimé Kilolo était chargé de leur donner les instructions et a effectué ou facilité les transferts d’argent. Fidèle Babala a pour sa part, encouragé Bemba à assurer «le service après-vente». «Il est bon de donner du sucre aux gens», lui avait conseillé le député du MLC, faisant référence aux pots-de-vin.
La décision attendue ce jour des juges de la CPI pourrait faire jurisprudence pour ce tribunal chargé de juger les pires crimes de l’histoire, et pour qui, le problème de la subornation de témoins est récurrent. «Le type de peine décidé, légère ou lourde, donnera un message très clair sur la gravité du crime», assure Mariana Pena, de l’ONG Open Society Justice Initiative.
Jean-Pierre Bemba est déjà condamné à 18 ans de prison pour la vague de meurtres et de viols commis par sa milice, le MLC, en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003.