La justice marocaine vient d’annoncer le report au 8 mai prochain, du procès des 25 activistes sahraouis, poursuivis devant la cour d’appel de Salé, pour l’assassinat et la mutilation des corps de onze membres des forces de l’ordre marocaines lors du démantèlement fin 2010 du campement de fortune érigé à Gdeim Izik, à une quinzaine de kilomètres de Laâyoune au sud du Maroc.
Ce report marque la fin de la première étape du procès dit «de Gdeim Izik», du nom de la localité où ont été sauvagement tués les militaires en novembre 2010 au Sahara occidental.
L’affaire avait été jugée dans un premier temps par la justice militaire, avant d’être renvoyée devant une juridiction civile, courant juin 2016. Depuis son ouverture en décembre dernier devant la Cour d’appel de Salé, ville jumelle de Rabat, le procès a connu une dizaine d’audiences.
«La première phase a porté sur les moyens de forme et l’interrogatoire des accusés. La prochaine étape sera dédiée à la présentation des moyens de preuves et à l’audition des témoins, puis viendront les plaidoiries», a expliqué Me Abdessamad El Idrissi, avocat de la partie civile.
«Les accusés scandent des slogans politiques qui n’ont rien à voir avec l’objet du procès et les faits qui leur sont reprochés… Ils cherchent à créer des tensions et politiser le procès», a-t-il désapprouvé, regrettant «qu’ils refusent de répondre aux questions de la partie civile».
La cour a par ailleurs, refusé d’accorder la liberté provisoire aux accusés. Au Maroc, cette affaire reste éminemment sensible, avec en toile de fond, la question controversée du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole contrôlée par le Maroc, qui la considère comme sienne, et dont le Front Polisario réclame l’indépendance.