Malgré l’instabilité sécuritaire dans le Soudan du Sud, le pouvoir à Juba cherche à redynamiser son économie en augmentant sa production de pétrole à 180.000 barils par jour (Bpj) en 2018, contre 130.000 actuellement.
Selon le ministre sud-soudanais des Finances et de la Planification économique, Stephen Dhieu Dau, des préparatifs sont même déjà en cours pour relancer la production du pétrole dans l’Etat de l’Unité, au nord, et les sociétés pétrolières de la région du Nil supérieur ont reçu pour instruction, d’accroître leur production quotidienne.
Les travailleurs du secteur pétrolier sont pourtant menacés d’enlèvement, par des groupes rebelles et la production de pétrole est suspendue dans l’Etat de l’Unité depuis l’éclatement de la guerre civile en décembre 2013.
Le ministre a précisé que l’insécurité et la chute du cours du pétrole dans le monde avaient forcé le gouvernement à baisser sa production de 160.000 bpj en 2015 à moins de 130.000 bpj en 2017 après la fermeture des gisements de l’Etat de l’Unité.
Le budget du Soudan du Sud dépend à 98%, des revenus du pétrole, mais la production a été freinée par la guerre civile, qui a forcé les exploitants à fermer la majorité des gisements du nord du pays.
Ce pays d’Afrique de l’Est est actuellement en proie à une inflation galopante et à une récession économique, et ses réserves de change ne peuvent pas soutenir suffisamment les importations.
L’enlèvement récent d’employés d’une société pétrolière par des combattants de l’ancien vice-président Riek Machar a également laissé craindre que le pays ne perde sa principale source de revenu après que les rebelles ont demandé l’arrêt de la production de pétrole.
Le ministre du Pétrole, Ezekiel Lol Gatkuoth, a indiqué le mois dernier, que les enlèvements ne freineraient pas la production de pétrole dans la région, assurant aux sociétés pétrolières que la sécurité serait immédiatement renforcée pour protéger leurs employés.