L’économie ivoirienne, première d’Afrique de l’ouest francophone, devrait « rester forte en 2017, malgré la chute de plus de 35% des cours du cacao», dont le pays est le premier producteur mondial, selon les prévisions qu’annonce dans un communiqué, le Fonds Monétaire International à l’issue d’une mission de deux semaines à Abidjan.
En 2016, le pays a enregistré un taux de croissance de 8%, tandis que l’inflation a été contenue autour de 1% et le déficit budgétaire a atteint 4% du PIB, « conforme aux objectifs », d’après le FMI.
Toutefois, indique l’institution de Breton Woods, «les événements récents et les chocs extérieurs qui ont affecté la Côte d’Ivoire, requièrent une révision des projections économiques et budgétaires pour 2017… La chute de plus de 35% des cours mondiaux du cacao a diminué les revenus d’exportation et les recettes budgétaires. (…) Des revendications sociales ont donné lieu à des dépenses budgétaires supplémentaires».
Mais la « croissance économique devrait rester forte en 2017 », soulignent les experts du FMI dans leur texte.
En janvier dernier, les fonctionnaires ivoiriens avaient mené une longue grève de trois semaines pour exiger des augmentations de salaires et le paiement des stocks d’arriérés pour environ 130.000 travailleurs, soit près de 80% de l’effectif de la fonction publique.
De leur côté, les cours du cacao sont tombés début mars à leur niveau le plus bas depuis plus de trois ans, en raison d’un excédent prévu de 264.000 tonnes de l’offre par rapport à la demande pour la saison 2016-2017, qui a débuté en octobre 2016. Depuis novembre 2016, les producteurs ivoiriens n’arrivent plus à écouler leur récolte et les prix minimum d’achat, fixés par le gouvernement, ne sont plus respectés.
Première économie francophone en Afrique de l’ouest, la Côte d’Ivoire a enregistré ces dernières années, des taux de croissance impressionnants: 10,7% en 2012, 9,2% en 2013, 8,5% en 2014, 9,5% en 2015. Mais « la croissance rapide n’a pas été accompagnée par la création d’emplois de qualité au cours de ces dernières années », a récemment déploré la Banque mondiale, selon qui le principal défi du gouvernement ivoirien est de réduire la pauvreté.