Hakainde Hichilema, principal opposant au régime du président zambien, Edgar Lungu, a été arrêté mardi soir, après un siège de plusieurs heures de son domicile. «Il est accusé de trahison, pour avoir gêné le convoi présidentiel en province», a indiqué son avocat, Jack Mwiimbu.
Une photo relayée par plusieurs médias zambiens, montre la voiture de l’escorte de Hichilema, se placer à la hauteur de celle du président Edgar Lungu, à l’occasion d’un déplacement dans l’ouest du pays, dimanche dernier.
Une centaine de policiers ont été déployés dès lundi soir autour de la maison du leader de l’opposition, avant de donner l’assaut mardi, pour l’emmener vers un commissariat de la capitale.
«Ils ont lancé des gaz lacrymogène dans sa maison, sur sa famille et sur des enfants», a dénoncé Stephen Katuka, secrétaire général du Parti uni pour le développement national (UPND), la formation de Hichilema.
Le chef de l’UPND a ensuite été emmené dans un camp d’entraînement de la police, à l’extérieur de la capitale, où l’accusation de trahison lui a été signifiée. Selon son avocat, toute libération sous caution est impossible pour un détenu accusé de trahison. S’il est reconnu coupable, Hichilema risque au moins 15 ans d’emprisonnement.
Ce n’est pas la première fois qu’Hakainde Hichilema est interpellé. En octobre dernier, il avait passé une nuit en détention, accusé d’incitation à l’insurrection et de rassemblement interdit.
Candidat malheureux à cinq reprises à l’élection présidentielle, «HH» a été battu par le président Edgar Lungu au dernier scrutin en août 2016. Il avait contesté les résultats pour fraude mais la Cour constitutionnelle avait finalement validé la réélection de Lungu, au pouvoir depuis 2015.