La crise politique reste entière en République démocratique du Congo (RDC), où les acteurs politiques semblent ne plus être capables de s’entendre sur quoi que ce soit.
La Conférence épiscopale des évêques du Congo (CENCO), dernier espoir pour une éventuelle sortie de crise, vient d’être «disqualifiée» par la majorité présidentielle, qui l’accuse de partialité.
Le porte-parole de la majorité présidentielle, Alain Atundu, a déclaré ce lundi, que la CENCO «n’est plus crédible pour conduire les négociations» entre le pouvoir et l’opposition.
Cette déclaration fait suite à une sortie médiatique de l’Eglise catholique, en fin de semaine dernière, où elle avait déploré la nomination du Premier ministre, Bruno Tshibala, estimant que c’est une «entorse» à l’esprit de l’accord de la Saint Sylvestre, destiné à sortir le pays de la crise politique dans laquelle il est plongé.
«La CENCO déplore que les consultations entre le chef de l’État et le chef de la délégation du Rassemblement aux négociations, au terme desquelles allait être nommé le Premier ministre, n’aient pas eu lieu», avait indiqué l’abbé Nshole, ajoutant que cette nomination est une «entorse» à l’accord de sortie de crise, et « explique la persistance de la crise » en RD Congo.
Une déclaration que le camp de Joseph Kabila qualifie de « partisane », et qui remet en cause, selon lui, la neutralité des évêques.
Bruno Tshibala a été nommé Premier ministre le 7 avril dernier, quelques jours après avoir été exclu du Rassemblement, la coalition de la majeure partie de l’opposition créée autour de la figure emblématique de l’opposant historique, Étienne Tshisekedi, décédé le 1er février à 84 ans.
Félix Tshisekedi, fils du défunt opposant Etienne, qui lui a succédé à la tête du Rassemblement, briguait ouvertement le poste de Premier ministre et devait rencontrer le chef de l’Etat en sa qualité de chef des négociateurs de l’opposition, aux pourparlers conduits par les évêques, mais cette rencontre n’a jamais eu lieu.
Pour la CENCO, «sortir du compromis politique» de la Saint Sylvestre, «fait courir au pays le risque de retarder davantage la tenue de la présidentielle prévue au plus tard en décembre 2017», pour élire le successeur de M. Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de se représenter.