C’est désormais définitif : l’ex-président tchadien, Hissène Habré qui vient d’être condamné ce jeudi à la perpétuité par une juridiction africaine basée à Dakar, passera le restant de ses jours en prison, pour crimes contre l’humanité.
Ainsi en a décidé ce jeudi, siégeant à Dakar, qui jugeait l’affaire en appel.
Le tribunal spécial africain a confirmé en appel, le jugement rendu en première instance en mai 2016 par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), créées en vertu d’un accord entre l’Union africaine (UA) et le Sénégal, où Habré s’est réfugié après avoir été renversé en décembre 1990 par l’actuel président tchadien, Idriss Deby Itno.
Une condamnation qui réjouit les défenseurs des droits de l’Homme, notamment d’Amnesty International. « La condamnation d’Hissen Habré représente une nouvelle étape cruciale dans la longue quête de justice menée avec persévérance par les victimes », a déclaré Erica Bussey, conseillère principale d’Amnesty International. Pour elle, « ce jugement va encourager les victimes de violations graves des droits humains commises dans d’autres pays, à surmonter les nombreux obstacles qu’ils rencontrent sur le chemin de la justice ».
Selon la conseillère principale d’Amnesty, l’Union africaine (UA) doit veiller à ce que le fonds d’indemnisation applique les décisions de justice de façon efficace et équitable, et à ce qu’il collabore avec les donateurs internationaux et le gouvernement tchadien, afin qu’il dispose des ressources nécessaires. Les mesures nécessaires doivent aussi être prises pour trouver, geler et saisir les avoirs d’Hissène Habré à des fins de réparations, estime Mme Bussey.
« Nous espérons qu’il (ce jugement) va aussi amener d’autres pays africains à utiliser le principe de compétence universelle pour poursuivre en justice les auteurs de crimes de droit international, ou à créer des tribunaux hybrides de ce type, comme en République centrafricaine et au Soudan du Sud », a conclu Mme Bussey.