Depuis plus d’une semaine, le Burundi fait face à une importante pénurie d’essence, née, selon les autorités, d’un manque de devises.
Cette pénurie est davantage ressentie dans la capitale Bujumbura, où le carburant n’est disponible que tous les deux jours dans quelques stations, selon des témoins.
« C’est la catastrophe depuis une semaine, car on ne trouve qu’une ou deux stations approvisionnées tous les deux jours dans toute la capitale… Et chaque fois qu’une station est approvisionnée, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre… des centaines de voitures et de bus se ruent sur celle-ci. Et en quelques heures, il ne reste plus une goutte », explique Hassan, conducteur de taxi à Bujumbura.
La pénurie a provoqué une forte hausse du prix de l’essence au marché noir qui atteint par endroits la somme de 7.000 francs burundais le litre, alors qu’il coûte officiellement 2.100 Fbu. Les tarifs des transports ont également suivi la tendance haussière.
Convoqué en urgence par l’Assemblée nationale qui voulait s’informer des « causes » de cette pénurie, le ministre burundais de l’Energie et des mines, en charge du secteur pétrolier, l’a justifiée par « le manque de devises en quantité suffisantes ».
« Comme la monnaie burundaise n’est pas utilisée à l’extérieur du pays et qu’il faut des dollars américains, il arrive qu’en raison de la période que nous traversons, les importateurs de ces produits ne reçoivent pas autant de devises qu’ils le désirent pour en importer, même si le gouvernement fait des efforts en ce sens », a expliqué le ministre Côme Manirakiza.
Le Burundi traverse une grave crise politique émaillée de violences depuis la candidature en avril 2015 du président Nkurunziza, à un troisième mandat controversé et sa réélection en juillet de la même année. Ces violences ont déjà fait près de 2.000 victimes, selon les Nations Unies et les organisations de défenses des droits de l’homme.