Le président sud-africain, Jacob Zuma, a été sommé ce jeudi, par un tribunal de Pretoria, de justifier son dernier remaniement ministériel, qui a coûté son poste au ministre des Finances, Pravin Gordhan.
Le tribunal a ordonné au chef de l’État, de publier tous les documents qui ont motivé ce remaniement.
La justice du pays donnait ainsi suite à la saisine du principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), au sujet du limogeage du ministre Gordhan. Le président Zuma devra donc remettre au plaignant, « tous les documents et enregistrements électroniques liés au remaniement », précise une source judiciaire.
Hier jeudi, les avocats de Zuma ont expliqué devant le tribunal, que le chef de l’État avait remanié son gouvernement en vertu des pouvoirs que lui confère la Constitution.
La DA a réfuté cette explication, estimant que sa décision était fondée sur un « faux » rapport des services de renseignement, selon lequel M. Gordhan discréditait délibérément le chef de l’État lors de ses déplacements à l’étranger.
Fin mars, le départ de M. Gordhan, à la surprise générale, avait entrainé plusieurs manifestations dans le pays. Des dizaines de milliers de Sud-africains ont exigé la démission du président Zuma, accusé de piller les deniers publics et de baigner dans le favoritisme.
Ce limogeage a également accéléré la dégradation de la note de l’Afrique du Sud par deux des trois grandes agences de notation financière internationales, Standards and Poors.