La côte d’Ivoire a connu lundi matin une nouvelle mutinerie d’une centaine d’anciens rebelles démobilisés, qui ont bloqué l’accès sud de Bouaké, dans le centre du pays.
Les «démobilisés», comme on les surnomme, disent réclamer leur «part du gâteau», allusion faite aux paiements accordés aux soldats, lors des mutineries qui ont secoué le pays en janvier dernier.
Les « démobilisés » sont des anciens des Forces nouvelles, la rébellion qui a occupé le nord de la Côte d’Ivoire de 2002 à 2011 et soutenu l’actuel président Alassane Ouattara lors de la crise post- électorale. Une partie de ces rebelles ont été ensuite intégrés dans l’armée ivoirienne et les autres démobilisés lors d’un processus de démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR).
Début janvier, la Côte d’Ivoire avait été secouée par une mutinerie d’anciens rebelles intégrés dans l’armée, qui avaient paralysé plusieurs villes pour réclamer le paiement de primes. Le gouvernement ivoirien a satisfait leurs revendications par le versement de primes à 8.500 membres de l’ex-rébellion. Les démobilisés ne font plus partie de l’armée, et n’ont pas touché les primes.
Par son geste, le pouvoir d’Abidjan a provoqué la colère de militaires et gendarmes non concernés par cet accord financier et qui s’étaient à leur tour mutinés. Des affrontements avaient fait quatre morts à Yamoussoukro (centre). Pour ramener le calme, les autorités ont promis « d’améliorer les conditions de vie » de toutes les forces de sécurité.
La Côte d’Ivoire a lancé en 2016 une ambitieuse loi de programmation militaire jusqu’en 2020, qui prévoit la modernisation et des achats d’équipements de l’armée pour 1,2 milliard d’euros et une refonte de ses effectifs.