Le Roi Mohammed VI du Maroc a présidé, lundi à Rabat, la signature de l’accord sur le projet de gazoduc devant relier le Maroc au Nigeria, en passant par une dizaine de pays d’Afrique de l’Ouest, lors d’une cérémonie à laquelle était présent notamment le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama.
Ce gazoduc, long de 5 000 kilomètres, est le premier grand chantier qui mobilisera toute une région de l’Afrique, puisque le tracé contourne l’Afrique de l’Ouest en entier. Une prouesse non seulement technique, mais aussi politique et financière. Il a en effet fallu obtenir l’autorisation de chacun des pays par lesquels transitera le gazoduc.
Cette étape a demandé un certain tact de la part de la diplomatie marocaine, appuyée sur la politique africaine du roi Mohammed VI qui prône un codéveloppement durable et solidaire du Continent africain, basé sur la coopération Sud-Sud.
Le projet aura un impact direct sur plus de 300 millions d’habitants des pays d’Afrique de l’Ouest traversés par le gazoduc. Il permettra d’accélérer les projets d’électrification dans toute la région.
Le directeur de la compagnie pétrolière nationale nigériane (NNPC), Farouq Said Garba, a présenté à cette occasion les grandes lignes de l’accord de coopération sur le pipeline, signé entre l’Office national des hydrocarbures et des mines (Maroc) et la compagnie pétrolière nationale nigériane (Nigeria).
Les deux pays ont également signé un autre accord sur la coopération dans le domaine des engrais. Le président de l’association nigériane des producteurs et fournisseurs d’engrais (FEPSAN), Thomas Ethu a insisté sur le renforcement de la coopération entre le groupe phosphatier marocain OCP et la FESPAN.
Cette collaboration, qui entre dans sa seconde phase, permettra de maximiser la production locale des engrais à travers la création d’une plateforme de produits chimiques basics et de là, sécuriser l’approvisionnement du marché nigérian en engrais à des prix compétitifs et renforcer les circuits de distribution locaux.