Après plus de 72 heures de nouvelle mutinerie des ex-rebelles qui a secoué la Côte d’ivoire, le gouvernement ivoirien a annoncé hier lundi, avoir conclu «un accord» avec les soldats en colère, sans pour autant en préciser le contenu.
«A l’issue des échanges, un accord a été trouvé sur les modalités de sortie de crise. Nous appelons l’ensemble des soldats (…) à retourner dans les casernes» a déclaré à la télévision nationale, le ministre de la Défense, Alain Richard Donwahi, affirmant que «tout est mis en œuvre pour un retour rapide à une situation apaisée».
Quelques minutes après la déclaration du ministre, des tirs ont été entendus au Camp Gallieni au centre d’Abidjan, et à Bouaké, sans qu’on sache s’il s’agissait de manifestations de joie ou de colère. Mais dans la nuit du lundi, des mutins soutenaient encore qu’ils attendaient de connaitre le contenu de l’accord «avant de décider de la suite de leur mouvement».
Les mutins réclament 12 millions de Francs CFA de primes par tête. Ils avaient déjà obtenu le versement en janvier, de 5 millions de FCfa, et le reste, soit 7 millions, devait leurs être payé par tranches, dès ce mois de mai.
«C’est évident que le gouvernement a cédé sur le paiement. Il reste à savoir quel est le dosage, c’est-à-dire combien ont-ils lâché. Etant donné la situation sécuritaire et les promesses faites en janvier, il ne semblait pas y avoir d’autre porte de sortie», a analysé un spécialiste de l’armée ivoirienne sous couvert de l’anonymat.
Hier lundi, le mouvement déclenché en fin de semaine dernière avait pris des proportions inquiétantes. «Ce n’est pas un coup d’Etat. Quand le président Alassane Ouattara paiera, on rentrera chez nous», avait assuré un porte-parole des mutins à Bouaké, épicentre de la mutinerie.
Ces soldats en colère sont d’anciens rebelles ayant soutenu le président Ouattara pendant la crise électorale de 2010-2011, et qui ont été ensuite intégrés dans l’armée.