Le régime du président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré est pointé du doigt par des organisations de la Société civile, notamment pour sa gestion publique, qui n’est pas différente de celle du régime sortant de Blaise Compaoré.
Safiatou Lopez Zongo, présidente du Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile (CCNOSC), a dénoncé « la corruption, les détournements de deniers publics, l’acharnement sur les acteurs politiques et civils et l’achat de consciences » du régime Kaboré, lors d’une conférence de presse hier à Ouagadougou.
«Le Mouvement du peuple pour le progrès, au pouvoir (MPP, parti au pouvoir) est une copie conforme du Congrès pour la démocratie et le progrès, parti de Compaoré (CDP, qui ne fait pas mieux, malgré ses promesses de rupture », a-t-elle soutenu, estimant que « le pouvoir actuel navigue à vue».
Mme Lopez Zongo a également reproché à l’actuelle administration du pays, « les anciennes pratiques de la mauvaise gouvernance, comme la politisation de l’administration, la promotion de la médiocrité, le silence absolu sur les détournements qui concernent des proches des dirigeants, les marchés de gré à gré au mépris de toutes les règles élémentaires de passation ».
L’espoir suscité auprès du peuple burkinabè avec l’élection du président Kaboré est « devenu un leurre » qu’il « convient de corriger », estime par ailleurs le CCNOSC, dans un mémorandum à transmettre au chef de l’Etat burkinabé.
Depuis son arrivée au pouvoir, le régime du président Kaboré fait l’objet de vives critiques, y compris dans son propre camp. Le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, numéro deux du régime et du MPP, avait appelé en juillet 2016, le gouvernement à cesser d’être « un pouvoir bureaucratique qui passe son temps à signer des papiers, des accords ». En février dernier, l’opposition avait jugé « chaotique » la gestion du président Kaboré pendant sa première année au pouvoir.