Le phénomène des grosses en milieu scolaire en Côte d’Ivoire peut paraître anodin ou banal, mais il constitue une véritable catastrophe dans la société ivoirienne, ainsi que dans le système éducatif du pays.
En effet, d’après les derniers chiffres de la Direction stratégique de la planification et des statistiques du Ministère de l’éducation nationale, «4.471 cas de grossesse» ont été recensés pour le compte de la seule année scolaire 2016-2017.
Le ministère qualifie ce fléau de «préoccupant et persistant», ajoute le rapport intitulé «Statistiques scolaires de poche 2016-2017», précisant que «1.153 filles âgées de 10 à 14 ans, 2.393 de 15 à 18 ans, et 920 jeunes femmes de plus de 19 ans sont tombées enceintes».
Ces chiffres, bien qu’importants, sont en baisse par rapport à l’année scolaire 2014-2015, où 5 992 cas de grossesses avaient été répertoriés dans les établissements d’enseignement primaire et secondaire du pays, et par rapport à 2013-14, où l’on dénombrait 6.800 cas.
Ces grossesses précoces qui engendrent presque systématiquement la déscolarisation pour la jeune fille, viennent freiner les efforts des pouvoirs publics, pour donner un coup de pousse à la scolarité féminine.
La ministre de l’Education, Kandia Camara qui mène depuis 2013, une lutte farouche contre ce phénomène, n’a pas hésité à pointer du doigt les enseignants, menaçant de « punir sévèrement et/ou radier t les auteurs » de grossesses en milieu scolaire.
Certains enseignants n’hésitent pas en effet, à profiter de leur autorité ou à monnayer auprès des jeunes-filles, des notes contre des services sexuels, une pratique surnommée les «NST» (Notes sexuellement transmissibles).