Amnesty International a réclamé dans un communiqué publié mercredi, l’ouverture par les autorités ivoiriennes, d’une enquête indépendante, afin de faire la lumière sur la mort de huit personnes dans les violences ce mois de mai, nées de la mutinerie d’anciens rebelles démobilisés en Côte d’Ivoire.
« Les autorités en Côte d’Ivoire doivent ouvrir de toute urgence, une enquête indépendante sur les décès de huit personnes (…) et doivent porter les responsables en justice dans des procès équitables » a fait savoir l’ONG de défense des droits de l’Homme.
« Bien qu’une déclaration du chef de l’état-major ivoirien, Sékou Touré, le 15 mai, ait mis en garde les mutins sur de potentielles sanctions disciplinaires, elle n’a pas précisé que les auteurs présumés seraient l’objet d’une enquête et traduits en justice (…) dans un tribunal pénal ordinaire », s’alarme Amnesty International.
L’ONG a également déploré le fait que les autorités ivoiriennes « n’ont pas procédé à une enquête indépendante sur les décès survenus lors des mutineries précédentes en janvier », où des soldats ont bloqué pendant toute une semaine, plusieurs villes du pays.
La Côte d’Ivoire a fait face en janvier et en mai 2017, à des mutineries de soldats qui réclamaient des primes. Ce groupe de 8.500 hommes, intégrés par la suite dans l’armée, étaient des membres des Forces nouvelles, rébellion qui avait soutenu pendant la période de la crise postélectorale ivoirienne de 2011, l’actuel président Alassane Ouattara. Ils réclament le paiement de 12 millions de francs CFA de primes par personne.
« La fréquence des mutineries soulève de sérieuses inquiétudes quant à la capacité du gouvernement à exercer un contrôle civil sur certaines parties de l’armée et à responsabiliser les membres des forces armées sur les violations des droits de l’Homme », s’est par ailleurs inquiété Amnesty International.