A la surprise générale, la présidence algérienne a annoncé hier dimanche, le limogeage du ministre du pays, trois jours seulement après sa nomination.
« Conformément aux dispositions de l’article 93 de la Constitution et sur proposition de M. Abdelmadjid Tebboune, Premier ministre, son excellence Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, a démis ce jour, M. Messaoud Benagoun de ses fonctions de ministre du Tourisme et de l’Artisanat », simplement indiqué la présidence dans un communiqué, sans plus de détails, notamment sur les mobiles de cette décision.
La nomination du jeune Messaoud Benagoun, âgé seulement de 38 ans, avait été critiquée par des médias, qui avaient notamment dénoncé son manque d’expérience, soulignant qu’il n’avait « jamais exercé aucune fonction ».
Hier dimanche, la télévision privée Enahar affirmait que Benagoun aurait falsifié son diplôme universitaire et aurait déjà été plusieurs fois condamné en justice. D’après cette chaîne, son dossier aurait été maquillé pour qu’il puisse être candidat aux récentes élections législatives dans le pays.
En outre, soutient le média, «il était connu des services de police pour s’être embourbé dans des affaires de chantage et d’intimidation», dont les nombreuses victimes faisaient partie du personnel des cités universitaires, chargé de la gestion financière du transport et de la nourriture.
«C’est ce qui lui a valu des ennuis avec la justice où pas moins de quatre condamnations ont été prononcées contre lui, dont une de six ans de prison», rapporte Enahar.
Les observateurs se demandent pourquoi Messaoud Benagoun qui porte sur son CV tous sur «sales dossiers» a été nommé ministre pour être évincé trois jours après, alors que les services sécuritaires sont supposés avoir fait leur petite enquête sur tous les candidats postulant pour un poste au gouvernement !