Des associations de défense des droits de l’Homme ont dénoncé ce lundi, le blocage d’une soixantaine de sites internet en Egypte depuis la fin du mois de mai 2017, et accusent le pouvoir égyptien de museler la liberté d’expression dans le pays.
Le 24 mai dernier, les autorités du Caire avaient déjà bloqué une vingtaine de sites Internet, notamment ceux de médias qataris comme la chaîne Al-Jazeera, le site indépendant égyptien Mada Masr, connu pour sa liberté de ton, ou encore Huffpost Arabi, le site en arabe du média américain The Huffington Post.
L’ONG égyptienne, l’Association pour la liberté de pensée et d’expression, a estimé lundi, le nombre total des sites bloqués, à 62. Dix sites d’informations égyptiens sont concernés, ainsi que « plusieurs sites offrant un service VPN » (réseau privé virtuel), qui permet de contourner la censure antiétatique, a indiqué l’Association sur son site Internet. Parmi les nouveaux sites concernés, figurent Al-Badil et Al-Bedaya, connus eux aussi pour leurs positions critiques vis-à-vis du gouvernement égyptien.
Les autorités égyptiennes n’ont pas communiqué sur la question. Et selon le secrétaire général du syndicat des journalistes, Hatem Zakaria, « le syndicat des journalistes et le Conseil supérieur des médias se coordonnent pour envoyer une circulaire aux autorités compétentes, afin de connaître les raisons du blocage et l’entité qui en est responsable ».
Dans ce pays maghrébin, les organisations de défense des droits de l’Homme accusent régulièrement le chef de l’Etat, ex-chef de l’armée qui a destitué son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi en 2013, de réprimer toute voix dissidente.