Le roi Mohammed VI du Maroc a exprimé dimanche en conseil des ministres, sa «colère» face au retard dans la réalisation des programmes de développement à Al-Hoceima, ville du nord du Maroc en proie à des mouvements de contestation.
« Sa Majesté le Roi a fait part au gouvernement et aux ministres concernés par le programme Al-Hoceima Manarat Al Moutawassit, en particulier, de sa déception, son mécontentement et sa préoccupation au sujet de la non-réalisation dans les délais impartis, des projets prévus dans le cadre de ce grand projet de développement » qui date d’octobre 2015, lit-on dans le communiqué final du conseil des ministres.
Ce défaut de réalisation a poussé dans la rue, des milliers de manifestants du Rif, qui s’estiment être «délaissés», voire « oubliés » par Rabat. La contestation a conduit à plusieurs arrestations.
Le souverain marocain «a donné ses Hautes instructions aux ministres de l’Intérieur et des Finances afin que l’inspection générale de l’administration territoriale au ministère de l’intérieur et l’Inspection générale des Finances, mènent les enquêtes et les investigations nécessaires sur la non-réalisation des projets programmés, déterminer les responsabilités et soumettre un rapport en la matière dans les plus brefs délais », précise le texte du conseil des ministres.
Pour répondre aux revendications dans le Rif, l’Etat marocain a relancé ou accéléré ce vaste programme de projets d’infrastructures, doté d’une enveloppe de 600 millions d’euros, affirmant qu’il répondait à «90%» aux revendications des contestataires et qu’il sera «achevé dans les délais», soit en 2019.
Pour ce faire, les ministres concernés seront privés du «congé annuel», sur ordre du roi Mohammed VI, «afin qu’ils assurent le suivi des projets» programmés.