Bien qu’absent au 29ème sommet de l’Union africaine (UA) ouvert ce lundi à Addis-Abeba en Ethiopie, le roi du Maroc, Mohammed VI a fait part à ses pairs d’Afrique, de sa vision pour le continent noir, notamment sur la question migratoire et de la jeunesse africaine.
Dans un discours, prononcé en son nom ce lundi au siège de l’UA par son frère et représentant au Sommet, le prince Moulay Rachid, le roi Mohammed VI a exprimé son inquiétude face au phénomène migratoire en Afrique, qui détruit la jeunesse du continent. Cette jeunesse étant d’ailleurs au cœur de la rencontre d’Addis-Abeba autour de la thématique: «Tirer pleinement parti du dividende démographique en investissant dans la jeunesse».
Le souverain a marocain a appelé ses pairs du continent à conjuguer leurs efforts pour sauver cette jeunesse et pour en faire la force de relève du continent.
«Des milliers de jeunes Africains tentent clandestinement de gagner la rive nord de la Méditerranée, à la recherche d’une vie meilleure, avec tous les risques que l’on connaît (…) Le destin de nos jeunes est-il au fond des eaux de la Méditerranée? Leur mobilité doit-elle devenir une hémorragie? Il nous appartient au contraire de la gérer pour en faire un atout», a déclaré Mohammed VI, dans son discours.
Pour ce faire, le roi a annoncé son «intention de soumettre (à l’UA) une contribution axée sur la nécessité de développer une vision africaine commune sur la migration, ses enjeux et ses défis», et a appelé les pays du continent à «travailler conjointement à l’élaboration d’un agenda africain sur cette thématique».
Le Maroc, qui a fait son grand retour dans la famille africaine au début de l’année 2017, fait office d’exemple dans la gestion des migrants, depuis qu’il a adopté en 2013, une nouvelle politique migratoire et mené deux campagnes de régularisation de clandestins, pour la plupart des Subsahariens.
L’heure étant à la réforme de l’UA, le souverain chérifien n’a pas omis, dans son adresse, de plaider pour que l’institution «entame sa mue» pour relever les défis du continent, saluant au passage le «leadership» du président rwandais Paul Kagamé en charge de la réforme des institutions de l’UA, de même que le président guinéen Alpha Condé, actuel Président en exercice de l’organisation panafricaine et qui lui «donne une grande visibilité».