Le mandat de la Commission nationale de réconciliation (CONARIV), mise en place en Côte d’Ivoire, pour panser les blessures des exactions politico-sociales, s’est achevé ce lundi, sur un bilan généralement jugé mitigé.
Les responsables la CONARIV ont effectué la «passation de charges» hier lundi, en remettant les archives de la commission à leurs homologues du ministère de la Femme, de la Protection de l’enfant et de la Solidarité.
Créée au lendemain de la crise post-électorale de 2011, la CONARIV «a recensé 316.954 victimes des crises survenues dans le pays entre 1990 et 2011», selon Yabah Berthe Karbo, directrice de cabinet du président de la Commission. Ce recensement devrait aboutir sur une phase d’indemnisations, mais qui tarde toujours à démarrer.
«Après une phase pilote lancée début 2017, l’indemnisation de toutes les victimes des crises devrait enfin pouvoir débuter», a rassuré lundi, Yvonne Bosso, directrice de cabinet du ministre de la Solidarité, sans pour autant préciser le montant total des indemnisations.
Mais le président Ouattara avait annoncé fin 2014, la création d’un fonds d’une quinzaine de millions d’euros pour l’indemnisation des victimes de la crise postélectorale de 2010-2011.
La Côte d’Ivoire a connu une décennie de troubles entre 2002 et 2011, avec un pays coupé en deux pendant huit ans entre pouvoir et rebelles.
Les tensions ont atteint leur apogée avec la crise post-électorale qui avait fait officiellement au moins 3.000 morts, à la suite du refus du président Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de son rival, Alassane Ouattara, à la présidentielle de novembre 2010.