Le Kenya lancera vendredi prochain, le premier emprunt obligataire au titre de sa nouvelle année fiscale 2017-2018 qui a démarré le 1er juillet dernier, pour un montant de 30 milliards de shillings kényans (KES), soit environ 288 millions de dollars US, a annoncé le trésor public du pays lundi.
Selon le trésor public kényan, l’emprunt est assorti d’une maturité de 10 ans, sans qu’aucune information ne soit donnée sur le taux qui sera servi par les investisseurs. Mais, se référant à un dernier emprunt obligataire de même nature émis par leur gouvernement et une bonne liquidité du marché des capitaux, des analystes kényans estiment que l’on devrait avoisiner les 12%.
Au total, le gouvernement kényan compte mobiliser jusqu’à 524 milliards de KES pour combler le déficit de son budget, voté à 2.290 milliards de KES. La somme de 268,6 milliards de KES devrait ainsi être mobilisée sur le marché local des capitaux, où les analystes s’attendent à un grand engouement de la part des investisseurs.
D’après le ministre kényan des finances, Henry Rotich, le pays a choisi l’option de se financer sur son marché local des capitaux, afin de réduire l’influence négative des financements souverains non-concessionnels. «Nous n’y aurons recours, que pour des projets à la rentabilité prouvée», a-t-il promis.
Toutefois, s’inquiètent des observateurs, les autres acteurs de l’économie kényane pourraient être évincés, notamment pour ce qui est de l’accès au crédit.
Dans un contexte marqué par l’encadrement des taux applicables aux dépôts et aux prêts bancaires, la croissance du niveau des financements accordés par les banques à l’économie kényane a été plus modérée en 2016 qu’en 2015. Le premier trimestre 2017 a été marqué par les mêmes tendances.