Le parlement zambien a approuvé hier mardi, avec une large majorité, la sollicitation introduite la semaine dernière, par le président Edgar Lungu, pour instaurer l’état d’urgence dans le pays, à la suite d’une série d’incidents violents attribués à l’opposition.
La controversée mesure d’exception, qui renforce les pouvoirs de la police pour une période de quatre-vingt-dix jours, a été votée devant un hémicycle acquis au clan présidentiel, les élus de l’opposition ayant choisi de bouder la séance de ce mardi.
Les députés du Parti uni pour le développement national (UPND – opposition) ont refusé d’assister au débat par solidarité avec leurs 48 collègues suspendus provisoirement pour avoir refusé d’assister à un discours du chef de l’Etat.
La semaine écoulée, le président Lungu a invoqué l’Etat d’urgence à l’issue de plusieurs incendies criminels, qu’il met sur le dos de l’opposition, accusée de vouloir «créer la terreur» dans le pays. Le chef de l’Etat zambien pointait principalement du doigt, l’UPND. Mais ce dernier a rejeté en bloc les accusations, affirmant à son tour, que le chef de l’Etat de vouloir «tuer la démocratie».
Depuis les élections d’août 2016, remportée de justesse par Edgar Lungu devant le chef de l’UPND, Hakainde Hichilema, avec seulement 100.000 voix de différence, l’opposition n’a jamais reconnu la légitimité du président élu, au motif que sa victoire est entachée de fraudes.
Dans ce pays où les droits de l’Homme peinent à s’épanouir, l’opposant Hichilema est détenu depuis avril dernier, pour avoir «tenté d’entraver le passage du convoi présidentiel» et il risque la peine de mort pour trahison.