Plus d’un mois après ses sorties controversées sur les conditions de son départ du gouvernement togolais, l’économiste Kako Nubukpo revient dans une tribune, sur son combat contre le franc CFA, et annonce pour les « semaines ou mois à venir », une « dévaluation » de la monnaie à polémique.
« …Faute d’avoir pu diversifier leurs économies au moment du cycle décennal haussier des matières premières, notamment du pétrole, les pays de la zone Franc exportateurs de pétrole subissent actuellement de plein fouet le retournement du cours des matières premières. Une telle situation laisse planer le spectre d’une nouvelle dévaluation du franc CFA dans les semaines ou mois à venir », écrit l’ex-ministre togolais de la Prospective.
Une éventualité qui, selon lui « rend en partie caduc le débat sur l’utilisation optimale de réserves de changes, ces dernières ayant fondu comme neige au soleil dans le compte d’opérations détenu auprès du Trésor français, et ce au rythme de l’accroissement des déficits jumeaux accumulés par les économies de la zone Franc ».
Pour l’économiste togolais, l’abandon du franc CFA ne saurait être à l’initiative de la métropole. Au contraire, il relève du devoir des pays utilisateurs, de prendre leur responsabilité pour se débarrasser de cette monnaie qui embrigade leur indépendance économique. « Dans une série récente d’articles et d’interviews, les responsables politiques et économiques français nous mettent devant nos responsabilités et affirment que la France prendra simplement acte de la voie que les africains auront décidé de suivre en matière de gestion monétaire au sein de la zone Franc (…) Prenons nos responsabilités, faisons des propositions audacieuses mais responsables », lance M. Nubukpo.
Devenu un véritable activiste contre le franc CFA, Kako Nubukpo avait, lors d’une conférence à l’université de Lomé en mai dernier, accusé le président ivoirien Alassane Ouattara d’être à l’origine de son évincement du gouvernement togolais en début du second mandat du président Faure Gnassingbé, à cause sa position tranchée sur le Franc CFA. Il présentera quelques jours plus tard, une excuse publique aux deux chefs d’Etat, au motif que ses propos avaient été « sortis de leur contexte ».