L’opposition togolaise était descendue ce jeudi dans les rues de Lomé, la capitale, pour exiger des réformes constitutionnelles, dont notamment la limitation à deux les mandats présidentiels, actuellement illimité, et l’adoption d’un scrutin à deux tours.
A l’appel du « Combat pour l’alternance politique » (Cap 2015), une coalition de cinq partis de l’opposition, plusieurs partisans ont investis les artères de la ville, scandant des slogans hostile au régime du président Faure Gnassingbé, accusé de négliger la question des réformes, voire, la rejeter.
« Nous sommes sortis pour demander au régime en place de revenir sur ses pas et de faire les réformes comme les Togolais le souhaitent: une limitation de mandat présidentiel, un scrutin à deux tours pour les élections présidentielles et législatives », a déclaré Brigitte Adjamagbo-Johnson, secrétaire générale de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) et coordonnatrice de Cap 2015.
« C’est un avertissement que nous donnons au régime en place à travers cette marche. Car nous n’allons pas nous arrêter », a ajouté Mme. Adjamagbo qui marchait en tête du cortège, aux côtés du chef de fil de l’opposition togolaise et président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), Jean-Pierre Fabre.
L’opposition togolaise réclame depuis plusieurs années déjà, que la Constitution, modifiée en 2002 par l’ancien président, feu Gnassingbé Eyadema, soit révisée, afin d’y réintroduire une limitation des mandats à deux fois cinq ans. Elle exige également un mode de scrutin à deux tours, une recomposition de la Cour constitutionnelle et de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Un projet de loi prévoyant ces réformes a été déjà rejeté en juin 2014 par le Parlement, dominé par le parti au pouvoir avec 62 sièges sur 91. De nouveaux débats autour de deux autres propositions de lois, introduites par l’opposition n’ont rien donné, opposition et pouvoir s’accusant réciproquement de bloquer le vote des textes.
Le 3 janvier dernier, le président Faure Gnassingbé a mis en place une commission pour étudier la question de ces réformes, et de proposer un texte de réformes institutionnelles et constitutionnelles.
Boudée par l’opposition, cette commission a entamé lundi dernier, ses consultations à travers le pays, afin de recueillir des avis et suggestions de la population pour proposer des réformes qui « tiennent compte de l’histoire du pays et répondent aux aspirations du peuple togolais ».