Trois mois seulement après sa nomination à la tête du gouvernement, le Premier ministre algérien Abdelmadjid Tebboune a été démis de ses fonctions ce mardi, sur décision du président Abdelaziz Bouteflika.
Aucun motif n’a été évoqué dans le communiqué de la présidence pour expliquer les raison de ce limogeage. Mais une source gouvernementale ayant requis l’anonymat, a indiqué que «la vision du Premier ministre Tebboune ne cadrait plus avec celle du président». La même source évoque également des «problèmes de communication» entre les deux hommes.
Les médias privés algériens s’étaient même fait l’écho, ces derniers jours, d’une «sévère» lettre de «recadrage» adressée par Abdelaziz Bouteflika à son Premier ministre, critiquant notamment les récentes mesures limitant les importations de nombreux produits.
Abdelmadjid Tebboune avait été nommé à la tête du gouvernement algérien le 24 mai dernier, dans la foulée des élections législatives du 4 mai dernier dans le pays, remportées par le Front de libération nationale (FLN) le parti du président Bouteflika, au pouvoir depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962. Il remplaçait à ce poste, à la surprise générale, Abdelmalek Sellal, pourtant considéré comme l’homme de confiance du chef de l’État.
Selon le communiqué de ce mardi, Ahmed Ouyahia, chef de cabinet du président Bouteflika, a été nommé nouveau premier ministre, « après consultation de la majorité parlementaire ».
Ouyahia avait rang de ministre d’État et est considéré comme l’un des hommes forts du régime algérien. Il est également le patron du Rassemblement national démocratique (RND), deuxième parti politique d’Algérie et grand allié du FLN.