Onze opposants ont été interpellés en fin de semaine dernière au Gabon, en marge de manifestations non-autorisées de soutien à Jean Ping, l’adversaire d’Ali Bongo à la présidentielle du 27 août 2016 qui conteste toujours sa victoire.
«Je suis informé de huit interpellations à Libreville », a déclaré à la presse, le procureur de la République, Steeve Ndong Essame Ndong. « Il y a eu trois interpellations à Port-Gentil, qui ont eu lieu au cours de la marche non autorisée du vendredi », a ajouté de son côté, Fabrice Bebelet Oyingha, procureur du tribunal de première instance de Port-Gentil, la capitale économique du Gabon.
Des arrestations confirmées par le ministère de l’Intérieur qui, dans un communiqué publié sur son site officiel, a indiqué que « toutes les personnes interpellées seront déférées au parquet ».
Des marches de soutien à l’opposant Jean Ping ont eu lieu le 25 août dernier dans plusieurs villes du Gabon, deux jours avant le premier anniversaire du scrutin qui a conduit à la réélection contestée d’Ali Bongo Odimba.
Alors que les autorités gabonaises taxent ces marches d’illégales, leurs organisateurs soutiennent avoir déposé, 72 heures plus tôt, des demandes d’autorisations auprès des gouvernorats, sans avoir reçu de réponse.
Rival d’Ali Bongo à l’élection du 27 août 2016, Jean Ping avait lancé il y a une semaine, un appel à la désobéissance civile, relayé par deux télévisions privées.
L’une d’elle, Radiotélévision Nazareth (RTN), a été interdite pendant un mois de diffuser des programmes politiques par le Conseil national de la communication (CNC), a rapporté vendredi le site d’information Gabon Review.
Ping se proclame toujours « président élu » du Gabon, dénonçant un « coup d’Etat militaro-électoral » de son rival qu’il accuse de fraude.