Interpelé le 25 août dernier pour avoir brûlé un billet de 5.000 francs CFA lors d’une manifestation contre la «Françafrique» le 19 août dans la capitale sénégalaise, Dakar, le polémiste franco-béninois, Kémi Séba a été acquitté hier mardi, par un tribunal sénégalais, ainsi qu’un membre de son mouvement, poursuivi pour complicité pour lui avoir fourni un briquet.
Le parquet avait réclamé une peine de 3 mois de prison avec sursis contre Kémi Séba et la relaxe de son co-accusé.
Le polémiste qui réside au Sénégal et s’est présenté comme «chroniqueur politique», était poursuivi suite à une plainte de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dont le siège est à Dakar.
La BCEAO qui émet en Afrique de l’Ouest, le Franc CFA, une monnaie utilisée dans 14 pays francophones de l’ouest et du centre du continent et qui totalisent 155 millions d’habitants, réclamait un franc symbolique en guise de dommages et intérêt.
Devant le tribunal ce mardi, l’activiste anti-CFA a revendiqué un acte « symbolique », indiquant que «l’objet de la manifestation était d’exposer les méfaits de la Françafrique ». Il s’est d’ailleurs comparé à la militante des droits civiques Rosa Parks, qui avait enfreint la loi américaine en 1955 en refusant de céder sa place de bus à un passager de race blanche.
Les avocats du militant de la cause noire l’ont emporté grâce à un point de droit: le code pénal sénégalais punit la destruction des billets de banque, mais non d’un seul. Mais ils ont aussi porté le débat sur la légitimité du Franc CFA ou sur le rôle des anciennes puissances coloniales, en particulier la France.
Ceux de la BCEAO avaient, pour leur part, accusé Kémi Séba de «semer la confusion» sur la politique monétaire de l’institution et affirmé qu’il était «archi-faux» de dire que Paris disposait d’un «droit de véto» sur ses décisions.