Le député tanzanien Tundu Lissu, numéro deux de l’opposition au Parlement, très connu pour ses virulents critiques du président John Magufuli, a été grièvement blessé par balles hier jeudi, lors d’une attaque à son domicile.
«L’attaque a eu lieu à midi à sa résidence de Dodoma (la capitale administrative, dans le centre du pays). Il a été grièvement blessé et transporté en urgence à l’hôpital régional de Dodoma», a indiqué dans un communiqué, le Chadema, principal parti de l’opposition en Tanzanie.
L’agression a eu lieu peu après la participation de Lissu à une session parlementaire, a ajouté le Chadema, qui a dit «condamner fermement cet acte» et «suivre de près la situation».
Également bâtonnier de l’ordre des avocats de son pays, M. Lissu a été arrêté au moins six fois depuis le début de l’année. Il est notamment poursuivi pour « sédition » dans plusieurs affaires ouvertes devant les tribunaux.
Sa dernière arrestation remonte au 22 août dernier, où il était inculpé pour «insulte au chef de l’Etat» John Magufuli et pour «propos séditieux», après avoir révélé la saisie au Canada d’un avion commercial acheté par la Tanzanie.
Un mois plus tôt, M. Lissu avait été inculpé pour « discours de haine » et emprisonné, après avoir vertement critiqué M. Magufuli. Il avait, en effet, lors d’une conférence de presse, qualifié le président de « dictateur », l’accusant de vouloir museler l’opposition et d’avoir mis en place « un système basé sur le favoritisme, le népotisme, le tribalisme et le régionalisme».