Le Premier ministre gabonais, Emmanuel Issoze Ngondet a confié mercredi à des médias locaux, que son gouvernement envisageait «une loi d’amnistie», pour les responsables des violences postélectorales de 2016.
«Le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Odimba nous a demandé d’envisager une loi d’amnistie qui traiterait au cas par cas, certaines situations engageant des personnes qui se seraient rendues coupables de violences durant la crise postélectorale de 2016», a déclaré Issoze Ngondet.
Dans cette optique, une commission nationale sur les violences électorales va être mise en place, a indiqué le chef du gouvernement gabonais, précisant qu’«on n’a pas besoin d’avoir, parallèlement à cet effort national, une initiative venant de la communauté internationale».
Fin août 2016, l’annonce de la réélection d’Ali Bongo Odimba à la tête du Gabon, avait provoqué des violences inédites au Gabon, notamment des manifestations anti-Bongo, des interpellations par centaines, l’incendie de l’Assemblée nationale, un assaut des forces de sécurité contre le QG du rival du président sortant, Jean Ping, engendrant des morts et des blessés.
Le chef du gouvernement s’est en outre, prononcé sur l’inculpation, mardi dernier, d’un opposant, accusé de «complot contre l’autorité de l’Etat» et déféré à la prison centrale, se disant «attentif» à l’enquête judiciaire ouverte dans l’affaire.
Mardi soir, le procureur de la République, Steeve Ndong Essame avait indiqué qu’une perquisition chez cet opposant, Pascal Oyougou, ainsi que l’interception de conversations par messagerie téléphonique ont révélé un « plan de déstabilisation » du Gabon.
Selon le procureur, celui-ci visait à « s’attaquer aux commissariats pour armer les manifestants, s’attaquer à la base de la Garde républicaine, incendier la Radio d’Etat, le Sénat, l’Assemblée nationale » lors d’un rassemblement de l’opposition lundi 4 septembre 2017.