Après ses appels entendus par de milliers de Togolais les 6 et 7 septembre derniers, l’opposition au Togo convie à nouveau la population à descendre dans les rues ces 20 et 21 septembre, pour continuer à réclamer le retour à la constitution de 1992.
Un calendrier qui laisse anxieux nombre de Togolais, dans la mesure où le parti au pouvoir, l’Union pour la république (UNIR), appelle également ses partisans à occuper les rues au même moment que l’opposition. Et ce, pour « soutenir le projet de loi constitutionnel du gouvernement et aussi pour dire non à la violence », selon le premier vice-président du parti, Georges Kwawu Aïdam.
«La décision de UNIR de marcher au même moment que l’opposition, est une provocation et signe de faiblesse du gouvernement », juge-t-on dans le camp de l’opposition, en prenant soin d’inviter le peuple togolais à ne pas « tomber dans le piège ».
Dans la foulée, le ministre togolais de la Sécurité et de la Protection civile, Yark Damehane, silencieux depuis ses «menaces» à la veille de la manifestation du Parti national Panafricain (PNP), sévèrement réprimée le 19 août (2 morts et une cinquantaine de blessés), a repris parole lundi, via une interview à la presse internationale.
Le ministre, qui fait l’objet d’une plainte à la Cour Pénale Internationale pour crimes, avance qu’il n’y aura pas de répression, même si les organisateurs de ces mobilisations s’inscrivent habituellement dans « un jeu qui s’apparente à des techniques de provocation ».
«…Leur jeu (…) est de montrer des images de dispersion de leurs manifestations, avec des bombes lacrymogènes. Ce genre d’images fait toujours sensation, nous l’avons bien compris (…) Notre rôle est de ne pas permettre que des fous mettent à mal la sécurité des biens et des personnes. Là-dessus, je reste très ferme», a insisté le ministre Yark.
D’un autre côté, les Togolais ont encore à l’esprit la coupure de la connexion internet intervenue à la veille des mouvements des 6 et 7 septembre 2017, et qui a duré environ une semaine. Un scénario qui avait bouleversé les activités de plusieurs Togolais, et que beaucoup ne souhaitent plus revivre.
Le gouvernement togolais avait expliqué cette coupure par son souci d’éviter que des images des manifestations ne «soient sorties de leur contexte» via les réseaux sociaux, à des fins « malsaines ».